En réalité, Alex ne sait pas gérer son argent, vous non plus (mais ça se soigne)

Montpellier, samedi 4 avril… 7h35, peu importe l’année, c’est tous les samedis le même rituel.

Le frigo est vide, le ventre gargouille, la corvée des « courses » apparaît comme la prochaine étape qu’il faudra franchir. Mais demandons nous si c’est un obstacle ou un passage obligé, un peu choisi ?

Comme un automate, Alex passe à douche, finalement empli d’une certaine joie, car il va sortir, voir du monde et se balader un peu. Mais il est aussi frustré au fond de lui, car il sait comment cela va se terminer.

Il y a bien cette petite superette Casino au bout de la rue, mais ça serait trop vite plié. En même pas 20 minutes il serait revenu et ce n’est pas vraiment cela qu’il recherche.

Non, Alex est un bon gros consommateur qui doit partir en expédition pour se sentir pleinement en phase avec la société qui l’entoure. Ca ne durera pas longtemps, mais il ne peut pas s’empêcher de toujours remettre les pieds dans les pas de la semaine précédente.

Il va donc prendre cette ligne 3 du Tram, celle qui va direction LATTES, Arrêt Boirargues.

Il n’y aura que peu de monde dans le bus, parce que Alex est matinal, il aime bien voir du monde, mais pas trop quand même. Comme un lapin qui sort de son terrier, il regarde toujours le chemin qui lui reste à parcourir pour y revenir au plus vite.

A l’approche de l’avant dernier arrêt, Alex se lève pour se préparer à descendre. Il aperçoit déjà son objectif, le centre Grand Sud. Celui-ci ou un autre, peu importe, c’est le cheminement qui compte.

Cette petite excitation de prendre son chariot vide et de le remplir au fur et à mesure.

Etre consommateur, cela ne nécessite finalement pas beaucoup de cervelle, mais il y a un minimum de rituel à respecter, et se laisser porter par l’ambiance.

Alex sait déjà ce qu’il va acheter, de quoi manger sur le chemin du retour, de quoi manger à midi, le soir et dans les jours à venir, peut-être jusqu’au week-end prochain.

Cela sera des plats préparés et quelques fruits pour se donner bonne conscience.

Des pizzas, des gâteaux et du lait au chocolat tout prêt, des jus de fruits pour parait il les vitamines. C’est bon, cela remplira le vide qui l’habite tous les jours un peu plus.

8h27, arrivée à l’entrée, ce n’est pas encore ouvert, plusieurs chariots sont prêts à l’abordage avec leur cortège de pilotes consommateurs. Souvent les mêmes visages, Alex sait qu’il les reverra au moment de passer en caisse, les habitués ont cela de commun qu’ils sont très prévisibles.

Annonce micro, le rideau métallique va s’ouvrir et la procession va pouvoir commencer. Toujours le même circuit, au pas de course, pour rester dans la première vague, celle des célibataires en général et quitter le centre commercial avant l’arrivée de la seconde vague, la plus bruyante, celle des familles et ses inévitables gosses brayards.

Packs de lait, plats préparés à l’effigie de grands chefs, pizzas congelées, mais aussi celles du rayon frais, quelques fruits de saison pour la bonne conscience et les vitamines, quelques légumes importés pas du tout de saison, et surtout du chocolats, des gâteaux, des pâtisseries orientales, des sandwichs tous faits au « pain polaire » avec du saumon fumé. Le chariot se remplis vite, déjà 20 minutes depuis l’entrée du magasin.

Un dernier passage au rayon revues pour se prendre un peu de lecture et direction les caisses.

Les premiers clients sont déjà en train de déposer leurs courses sur les tapis, Alex sera quand même dehors avant la seconde vague brayarde.

Après toutes ces actions quasiment réalisées en pilote automatique, Alex redescend dans on moment présent et tâte sa poche arrière là où se trouve son porte feuille. Celui qu’il a depuis l’adolescence, le Quicksilver en Polyester. Celui dans lequel sa carte bancaire et ses billets.

Le portefeuille Quiksilver™ d’Alex

Le passage en caisse est toujours un moment redouté, car des fois ça passe, des fois ça bloque.

Au pire, Alex se dit qu’il payera une partie en carte et le reste avec les 50€ qu’il a sur lui.

Le souci c’est qu’il n’a aucune idée de combien va lui coûter son caddie. Il avait pourtant commencer à faire des comptes au début de son parcours, mais rapidement ce calcul mental l’avait fatigué.

Rester concentrer sur le total en cours tout en prenant le temps de profiter de la vision à profusion de ces étagères, c’était devenu trop dur.

Tant pis, il verrai bien le verdict au moment de passer en caisse.

Il ne se voyait pas tenir les comptes avec un petit calepin comme le font certains.

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176,50€, Monsieur, s’il vous plait.

Quand même !! ce n’est pas un record, mais cette boulimie et cette avidité de consommer toujours plus allait encore lui coûter cher, une fois de plus.

3 sacs cabas bien remplis.

Ben oui, quand même !!

Sac Cabas pour les courses…

Oui quand même…

Ce petit mélange de culpabilité et d’excitation ne le quittait plus.

Il fallait maintenant faire le chemin inverse chargé comme une mule et déambulant devant les autres clients. Exposant ainsi sous les yeux de tous son addiction pour la consommation à outrance.

Il fallait s’inventer une famille nombreuse, mais en réalité Alex était un bon gros célibataire qui allait s’empiffrer tout cela en moins d’une semaine.

Ca rentrait dans sa bouche et son estomac aussi vite que cela sortait des rayons.

Avoir les yeux plus gros que le vente, c’était un peu ça la maladie dont il souffrait.

Car oui, c’est bien une maladie que de consommer de façon boulimique.

Acheter pour acheter.

Gâcher aussi pas mal de nourriture, parce que même avec un gros ventre, tout ne rentrera pas.

Parfois Alex arrivera à se raisonner et à tenir 2 semaines avec ses courses.

C’était une spirale infernale, une boulimie de consommation, avec son cortège de mal de tête, crise de foie et surtout des finances personnelles complètement atomisées par l’absence de gestion.

Dépenser sans compter, dépenser plus que ce que l’on gagne, c’est toujours le chemin le plus sûr et rapide vers la débâcle financière.

Alex avait bien conscience qu’il faisait n’importe quoi, qu’il ne savait pas gérer son argent.

Une petite augmentation, aller hop, on se récompense avec de la bouffe ou en s’endette en achetant le dernier gadget Geek à la mode.

Sur le chemin du retour, avec ses cabas bloqués entre les jambes, il avait soudain eu très honte de son comportement, Alex se rendait bien compte de sa situation, mais ne savait en réalité pas par où commencer pour s’en sortir.

Arriver à son studio, il allait laisser les volets fermés, allumer le four, s’enfiler 2 ou 3 pizzas bien gratinées, regarder des séries ou des films sur le câble et recommencer à déprimer, piégé qu’il était dans sa propre solitude.

Quand même, 176,50€ de dépensés. C’était énorme.

Alex se doutait bien qu’il allait une fois de plus frôler la limite de son découvert.

Lundi que probablement il recevrait une alerte de sa banque.

Cela le rendait malade par avance et il s’empiffrait une demi tablette de chocolat pour se consoler par avance.

Consulter ses comptes n’est pas suffisant…

Serrez les fesses au moment de passer en caisse non plus.

L’argent magique n’existe pas, c’est un mythe, dans le monde de Macron, tout comme dans le notre.

Alex est un personnage semi fictif qui gère mal ses finances c’est une évidence. En plus de mal gérer son argent, il met sa santé en danger par son comportement alimentaire excessif. L’histoire ne dit pas si c’est sa boulimie qui l’a mis en danger financièrement ou si c’est la précarité financière qui de proche en proche l’a conduit à se réfugier dans la nourriture.


Alors comment savoir si l’on gère bien ou mal ses finances ?
Si vous gagnez entre 1 ou 2 SMIC en étant célibataire ou entre 2 et 3 SMIC pour un couple sans enfant, vous êtes dans la classe dite moyenne. Vous êtes à la limite de l’accident financier si un imprévu arrive ou si vous faites une erreur de gestion dans vos dépenses.

Au quotidien, vous vous retrouvez sûrement un peu dans la peau de Alex (avec peut-être moins d’addiction alimentaires ?!), mais n’avez pas l‘impression de vivre confortablement. Et c’est bien là le problème.

Une fois le loyer ou l’emprunt immobilier payé, puis les charges fixes payées, vous essayez de profiter un minimum de la vie, aussi d’anticiper un peu les coups durs de la vie, de préparer les études des enfants, et aussi épargner pour la retraite…

Mais est-ce vraiment possible d’équilibrer tout cela ? Est-ce normal de galérer malgré un salaire moyen ou même bon ? Après tout, on nous répète que c’est la crise dans tous les médias. C’est sûrement à cause de cela du coup non ?

Alors pour essayer de comprendre, vous recherchez des informations pour mieux comprendre ce qu’il se passe. Mais la thématique de l’argent est assez complexe. Sur internet on trouve tout et son contraire.

Surtout beaucoup d’imbécilités sur comment devenir riche en un week-end ou en cliquant sur son clavier.

Cela n’a jusqu’à présent pas répondu à vos questions qui se retrouvent probablement en partie ci-dessous.

  • Est-ce qu’avoir un découvert bancaire est une situation normale ?
  • Demander un prêt à la consommation est-ce que c’est une bonne solution ?
  • Comment sortir du découvert si on plonge encore et toujours vers le rouge ?
  • Comment épargner pour les coups durs ?
  • Comment réorganiser ses finances pour atteindre ses objectifs ?
  • Et justement comment fixer ses objectifs ? Où se trouve le « juste milieu » en terme de finances personnelles ?

  • 5 février 2022